Pour leur enquête, les fondateurs ont réalisé des questionnaires thématiques couvrant tous les domaines de la nature et de l’activité de l’homme. Une attention particulière est portée à la description des spécificités romandes. On insiste, par exemple, sur le vocabulaire de la fabrication du fromage, de l’alpage ou des vents. Pour des raisons de temps, l’élaboration des questionnaires ne se fait pas en une fois mais au fur et à mesure des envois aux correspondants. C’est pourquoi, après avoir réalisé près de la moitié de l’enquête, il a été nécessaire de faire une liste alphabétique des mots déjà demandés pour ne pas les remettre dans les nouveaux questionnaires et pour s’assurer de ne rien oublier.
La façon de tourner les questions varie selon les questionnaires. Les fondateurs imaginent différentes formules pour recueillir les mots recherchés. Souvent, ils posent les questions sans détour : “Avez-vous un verbe pour ‛se tenir au soleil en hiver pour se réchauffer ?’”. Parfois, ils fournissent des descriptions précises : “Comment nommez-vous le côté d’une vallée exposée au soleil ?”. Mais les cas les plus nombreux sont ceux où un mot français est proposé seul – la comète, la voie lactée, une étoile filante – et où on attend du correspondant qu’il donne son équivalent en patois. Enfin, il est fréquent de trouver, dans ces questionnaires, une petite note demandant d’indiquer des croyances ou des traditions : “N’oubliez pas de mentionner, aussi complètement que possible, les croyances et superstitions se rapportant aux astres”.
Les 227 questionnaires ne sont pas envoyés à tous les correspondants. Certains, comme ceux sur la culture de la vigne ou l’alpinisme, ciblent des vocabulaires très spécifiques. Les fondateurs choisissent donc de ne les adresser qu’à une sélection de correspondants connaissant bien ces domaines. Pour les questions concernant les univers considérés comme spécifiquement féminins, il est conseillé aux correspondants de “s’assurer la collaboration d’une bonne ménagère”. Quant au questionnaire sur la sexualité, il n’est envoyé qu’aux correspondants “auxquels des relations de longue date permettent de s’adresser en toute confiance, sans avoir à craindre de malentendu”.