Du projet à sa réalisation
Depuis quelques années déjà, Louis Gauchat présente autour de lui ses idées pour la réalisation d’un Glossaire des patois de la Suisse romande. Il a reçu les encouragements de plusieurs de ses pairs et non des moindres. Friedrich Staub et Ludwig Tobler, les fondateurs du grand dictionnaire des dialectes alémaniques qu’est le Schweizerisches Idiotikon, l’ont incité à persévérer. Des personnalités politiques importantes, comme les conseillers fédéraux Emil Welti et Numa Droz, se sont aussi montrés très intéressés. Mais il manque toujours les appuis financiers nécessaires pour démarrer cette entreprise d’envergure. Et sans argent, pas de Glossaire.
À la recherche de fonds
L’Idiotikon ayant été patronné par la Société des Antiquaires de Zurich, Louis Gauchat se met aussi en quête d’une société savante romande pour soutenir le futur Glossaire. Mais les démarches du jeune linguiste n’aboutissent pas et lui font perdre un temps précieux. Il change alors de stratégie pour se tourner vers des institutions publiques. Et c’est John Clerc, chef du Département de l’Instruction publique du canton de Neuchâtel qui s’engage à l’épauler. Il comprend d’emblée le caractère national du projet et s’investit pour le faire financer.
Des soutiens de poids
Le politicien neuchâtelois réunit ses collègues des autres cantons romands, à qui il réussit à transmettre son enthousiasme pour le projet. Ensemble, ils adoptent le plan du Glossaire des patois rédigé par Louis Gauchat. En janvier 1898, les Directeurs de l’Instruction publique décident d’accorder des subsides cantonaux pour l’élaboration du Glossaire des patois de la Suisse romande. Les cantons romands demandent également une subvention à la Confédération, qui accepte. Avec 9500 CHF de subside trouvé pour 1899, le projet va pouvoir démarrer.