les Curiosités

Pour dialoguer avec les fondateurs à un siècle de distance.

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Avaient-ils conscience de l’ampleur de la tâche ?

Au moment de penser le projet, Louis Gauchat estimait sa durée à environ vingt ans : dix ans pour récolter les matériaux et le reste pour rédiger le Glossaire. Même si, dès le début, il savait que le travail dépasserait un peu ses prédictions, il ne pouvait imaginer qu’il prendrait une telle ampleur.


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Se sont-ils lancés dans l’inconnu ?

Lorsque Louis Gauchat conçoit son projet, il a comme modèle une entreprise similaire en cours de réalisation : le Schweizerisches Idiotikon, dont la mission est de répertorier les dialectes alémaniques. Il bénéfie donc de l’expérience acquise par d’autres et de leurs encouragements.


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Comment décrire tous les aspects de la vie quotidienne romande ?

Louis Gauchat est conscient que les mots seuls n’illustrent pas toutes les réalités de la vie romande. Pour documenter cette diversité, il se rend dans quelques villages pour réaliser des dessins et des photographies.


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Pourquoi faire tant d’efforts pour l’enquête par correspondance ?

La récolte des matériaux a été jugée prioritaire. Non seulement parce que la disparition programmée des patois nécessitait de réagir urgemment pour documenter la plus grande partie de leur vocabulaire, mais aussi parce que les informations collectées constituaient la matière première indispensable à la rédaction du Glossaire.


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Comment est née l’idée d’un tel projet ?

La formation universitaire de Louis Gauchat l’a amené à étudier le patois de Dompierre, un village du canton de Fribourg. Ce sont ces travaux sur le terrain qui lui ont donné l’envie de réaliser une enquête étendue à l’intégralité du territoire romand.


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Quel est l’intérêt de demander le vocabulaire par thème et non par ordre alphabétique ?

Classer le vocabulaire que l’on veut récolter par domaine permet au correspondant, selon Louis Gauchat, de ne rien oublier. Le témoin peut ainsi, en observant ce qui l’entoure ou par association d’idées, trouver pour chaque thème tous les mots qui s’y rapportent.


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Comment se passaient les enquêtes des fondateurs sur place ?

Aller à la rencontre de la population n’a pas toujours été aisé. Lorsque Jules Jeanjaquet s’est rendu dans le Val d’Anniviers pour faire des enquêtes, il s’est heurté à bien des difficultés : indisponibilité des témoins, rudesse du terrain, etc. Sans parler, bien sûr, de son rhume des foins.


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Les fondateurs parlaient-ils le patois ?

Aucun des fondateurs n’avait pour langue maternelle le patois. Ils se sont familiarisés avec cette langue à mesure qu’ils découvraient les réponses des correspondants. Ils auraient donc été peu à l’aise pour interroger des patoisants et les guider dans l’exploration de leur vocabulaire.


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Pourquoi y a-t-il très peu de pasteurs et de curés parmi les correspondants ?

Sur environ quatre-vingts correspondants qui participeront à la totalité de l’enquête, on ne compte qu’un pasteur et six curés, contre cinquante-six instituteurs. Pour être un bon correspondant, il est bien de s’y connaître en langues. Mais si les ecclésiastiques ont appris le latin, le grec et l’hébreu, ils ignorent malheureusement souvent le patois.


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Pour quelle raison plus de la moitié des correspondants sont-ils des instituteurs ?

Le Département de l’instruction publique ayant été impliqué dès le début dans le projet, il était naturel de se tourner vers les instituteurs au moment de chercher des correspondants : on pouvait les recruter grâce à des circulaires internes et ils possédaient les qualités nécessaires pour bien répondre aux questionnaires.